"A perdre la raison": un film magnifique à ne surtout pas rater!
Dans "A perdre la raison", 5e long-métrage du belge Joachim Lafosse, Emilie Dequenne est tout simplement extraordinaire. Et n'ayant lu que très peu de critiques de ce film bouleversant sur la blogosphère, il me tient encore plus à coeur de le défendre ici!
Drame belge/luxembourgeois/français/suisse de 1h51min (2012) réalisé par Joachim Lafosse avec Emilie Dequenne, Niels Arestrup, Tahar Rahim... Sorti le 22 août 2012.
Synopsis: Murielle et Mounir s’aiment passionnément. Depuis son enfance, le jeune homme vit chez le Docteur Pinget, qui lui assure une vie matérielle aisée. Quand Mounir et Murielle décident de se marier et d’avoir des enfants, la dépendance du couple envers le médecin devient excessive. Murielle se retrouve alors enfermée dans un climat affectif irrespirable, ce qui mène insidieusement la famille vers une issue tragique...(source allocine.fr).
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Voici la bande-annonce:
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Le saviez-vous?
- Murielle, la mère qu’interprète Emilie Dequenne, est un personnage complexe: "Au début, c’est une jeune femme élevée dans le renoncement. Une fille seule. Ses parents ne sont pas ceux dont elle avait rêvé, et avec André, elle rencontre le père qu’elle aurait aimé avoir. C’est un homme qui la protège, la sécurise", déclare le réalisateur à son propos. Dans le film, Murielle et son mari Mounir vivent donc chez André avec tout le confort possible. Le réalisateur considère que "...la tragédie se fabrique dans l’assurance, le confort. Et l’émancipation, c’est la prise de risques. Le plaisir et le désir meurent puisqu'il n'y a plus de risque. Dans le confort, la mort s'installe."
- Dans "A perdre la raison", Niels Arestrup incarne un médecin, protecteur et père de substitution du personnage joué par Tahar Rahim. Les deux comédiens s'étaient déjà donné la réplique en 2009 dans le multi-césarisé "Un prophète" de Jacques Audiard. Dans ce film, leurs personnages entretenaient une relation quelque peu similaire à celle que l'on peut voir dans le film de Joachim Lafosse (Rahim incarnant le protégé du parrain corse campé par Arestrup). Tous deux avaient obtenu un César (deux pour le plus jeune!) pour leurs magistrales interprétations de ces deux prisonniers. Les voir à nouveau réunis à l'écran représente donc un véritable évènement.
- La musique a une grande importance dans le film: "Le langage musical est d'une grande utilité pour faire entendre la perversion qui s'immisce, se dissimule derrière les images et les gestes. Filmer le lien pervers, c'est filmer ce qui se cache. La musique peut servir à le faire voir sans le dire", déclare le réalisateur avant de continuer: "J’utilise la musique chaque fois qu’il se produit une transgression. Scarlatti souligne ce lien. La musique baroque est parfaite car elle nous embarque au-delà de la psychologie."
Source: allocine.fr
© Les Films du Losange
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Mon avis:
Volà un film fort et réussi, un film intelligent qui nous laisse en état de choc à la fin de la séance, un film qui donne des réponses mais amène d'autres questions, bref un film à ne pas manquer si vous avez encore la possibilité de le voir près de chez vous (il passe encore à l'Utopia pour les Toulousains)!
Ayant lu un synopsis assez précis avant d'aller au cinéma, je connaissais l'issue du drame avant de voir le film, mais volontairement je ne donnerai pas de détails ici. D'ailleurs, si vous voulez le voir, je vous conseille de ne pas chercher à en savoir plus et de simplement filer au ciné!
© Les Films du Losange
Sachez tout de même que pendant près de deux heures, on assiste à la longue descente aux enfers du personnage incarné avec énormément de justesse par Emilie Dequenne. L'actrice belge, prix d'interprétation féminine "Un certain regard" au Festival de Cannes 2012, y est époustouflante aux côtés des excellents Niels Arestrup et Tahar Rahim (qui interprète son mari). Elle se métamorphose tout au long du film: de fraîche et solaire, on la voit devenir de plus en plus pâle et fatiguée, ses traits se tirent au fur et à mesure qu'elle sombre dans la dépression...jusqu'au "craquage" final.
"A perdre la raison" est un film sobre et intelligent qui évite tout sensationnalisme, et dans lequel les personnages ne sont jamais jugés. Il montre bien entre autres que l'enfer est pavé de bonnes intentions...mais je vais en rester là pour vous laisser découvrir le reste!
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Alors, êtes-vous tentés par ce film aussi douloureux que passionnant?
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